Question au conseil municipal du 08/03/2021 posée par Guillaume Beuriot

Monsieur le maire,

L’évolution de la pandémie COVID19 et les récentes recommandations du gouvernement concernant la non-utilisation de masques en tissu artisanaux vont certainement augmenter l’usage des masques chirurgicaux jetables, ce qui renforce la question de leur devenir.

La start-up RECNOREC, installée à Plaisir, propose une solution innovante de recyclage des masques chirurgicaux usagés.

Elle a lancé l’opération « Bas les masques », pour transformer ces masques en un matériau composite, écologique et durable, servant à produire des objets « en mini-série ». Sa méthode est présentée comme plus rapide, moins coûteuse et plus respectueuse des personnes réalisant habituellement ces tâches. L’opération, lancée via un financement participatif (crowdfunding), est soutenue par la Région Île-de-France au travers d’une subvention de 10 000 €, par les communes de Plaisir, Voisins-le-Bretonneux et le 9ème arrondissement de Paris, où quelques bacs de collecte ont été implantés dans différents équipements municipaux.

Le financement actuel de cette opération se monterait à 19 000 €. L’objectif serait de financer au moins 30 000 € pour la mise au point de ce recyclage. Monsieur le Maire, à l’instar de vos homologues de 2 villes voisines de l’agglomération de SQY, accepteriez-vous de soutenir cette opération en participant à son financement ?

Pour en savoir plus : https://recnorec.fr/baslesmasques/


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Monsieur Beuriot,

Tout comme vous, nous imaginons que la énième recommandation du gouvernement sur ce sujet pourrait effectivement provoquer une augmentation de consommation de masques jetables même si cette dernière n’est pas quantifiable. En tant qu’employeur, la Ville, consciente de cette problématique, fournit à ses collaborateurs des masques lavables depuis qu’ils sont disponibles en quantité. Je vous rappelle d’ailleurs, qu’avant, ils semblaient inutiles voire néfastes pour la santé.

Pendant un temps, nous avons donc distribué des masques lavables 20 fois et sommes passés rapidement à ceux lavables 50 fois pour réduire la quantité de déchets. Seuls les collaborateurs en lien direct avec le public sont équipés de masques à usage unique.

Les déchets étant de la compétence de la Communauté d’Agglomération, je me suis rapproché de leur service pour connaître les démarches engagées sur ce sujet. Ce dernier a été abordé mais aucune décision n’a été prise pour l’instant. Par ailleurs, ces déchets souillés pourraient être considérés comme infectieux, ils devraient donc être régis de la même manière que les DASRI (Déchets des Activités de Soins Infectieux).

Il est vrai que le recyclage de ces masques n’est pas fait aujourd’hui à grande échelle car peu d’entreprises sont allées sur ce créneau. La proposition de la start-up RECNOREC espère donc combler ce vide. Pour ce faire, elle a lancé dans le dernier trimestre de 2020 un appel pour financer l’opération à hauteur de 30.000 euros pour la première production d’objets. Il est vrai que les villes de Plaisir et Voisins le Bretonneux participent à hauteur de 5.000 euros et 2.000 euros. Outre ces deux villes, et comme vous l’indiquez, la Région a participé pour 10.000 euros, la mairie du 9ème arrondissement de Paris ayant choisi son implication dans la limite de 2.000 euros pour une expérimentation de quelques mois. En 4 mois, seuls 19.000 euros ont donc été collectés comme vous l’avez signalé. Ce démarrage un peu timide s’explique peut-être par le fait que des sociétés recyclant le plastique sont également en train de travailler sur le recyclage des masques. Ce nouveau flux rejoindra donc celui qui est déjà en place pour créer des objets en plastique recyclé que le service Environnement achète déjà depuis plusieurs années pour installer sur certains sites (jardinières, bancs, bordures, etc…).

Même si l’opération semble louable, il existe malheureusement des cas où le résultat ne correspond pas à l’attente et n’est pas pérenne. Pour notre part, nous ne souhaitons pas entrer dans une logique de subvention de projets sur la base de budget participatif. Nous considérons que les collectivités ne doivent pas investir l’argent des contribuables sur l’inconnu. Pour autant, si ce projet voyait le jour et était viable, nous pourrions réfléchir à organiser ce type de collecte.

Pour les personnes fortement impliquées dans l’écologie ou tout simplement pour diminuer le coût sur le long terme, j’apporte une précision complémentaire. A titre indicatif et sans certification de ma part puisque non-spécialiste des masques, il a été prouvé que même les masques à usage unique peuvent être lavés 10 fois avec cependant des résultats meilleurs que les masques en tissu répondant
aux normes AFNOR et pourtant encore autorisés par l’État. Si ce point pouvait être vérifié, il y aurait une forte diminution de ce déchet qui, espérons-le, finira par n’être qu’un mauvais souvenir, même si le port du masque pourra être nécessaire ponctuellement.

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