Un budget de routine en pleine crise
Le 12 octobre, le budget supplémentaire de l’année 2020 a été présenté et voté par la majorité en conseil municipal. Comme chaque année, cela permet de mettre à jour le budget primitif. L’enjeu particulier de 2020 est de mesurer les impacts de la crise sanitaire et d’en intégrer les effets sur les finances de la ville.
Ils ont été significatifs sur les recettes (ni cantine ni périscolaire pendant le confinement, reprise des spectacles très récente et à faible jauge) mais ont été en grande partie compensés par une baisse significative des dépenses (fermeture des équipements municipaux, dépenses énergétiques en baisse, fêtes et événements annulés) et par des subventions d’État. Ainsi l’impact financier global de la crise est de 300 000 € soit seulement 0,6% du budget ! En comparaison, le prélèvement des recettes de stationnement par Île-de-France Mobilités, avec un rattrapage depuis 2018, a un effet plus important que la crise sanitaire (461 000 €).
Nous avons assisté à une présentation comptable, sans vision politique, sans remise en perspective par rapport au budget primitif voté en juin : pas de rappel des grandes masses et des équilibres. Jamais il n’est fait de lien entre ces chiffres et la vision du programme de la majorité. L’excédent excessif des années précédentes (15 millions cumulés) est encore reporté sur le budget de l’année suivante. À nos questions, la réponse est : la municipalité « continue à faire comme elle a toujours fait ». Elle se félicite de l’impact limité de la Covid, mais ne présente aucun nouveau projet.
Comment peut-on se féliciter d’une telle politique, à l’heure où l’économie est mise à mal, où les entreprises sont en grandes difficultés, où la précarité augmente, alors que la crise ne fait que commencer ?
Pendant que l’État s’engage « quoi qu’il en coûte », la mairie, elle, compte ses sous sans investir… N’est-il pas temps de s’engager pleinement au service de la population et de la transition écologique en présentant un budget ambitieux tourné vers l’avenir ? – Accélérer la rénovation énergétique des bâtiments pour générer des marges de manœuvre supplémentaires. – Donner les moyens au périscolaire et aux crèches de fonctionner. – Geler les tarifs municipaux. – Renforcer les moyens du CCAS et de la DIRE. – Rendre plus accessibles les tarifs culturels.
Le temps est venu de s’engager pour une réelle transition écologique et solidaire !
Vivien GASQ, Caroline SCAO, François ANDRE, Sonia TESSE et Guillaume BEURIOT