Quelle relance pour la solidarité ?

Montigny fait partie des 20 villes françaises où le taux de pauvreté est le moins élevé avec 5,2 % face à une moyenne nationale à 14 %. Ce taux ne reflète cependant pas la réalité saint-quentinoise, où existent de vraies disparités entre villes voisines. Il est paradoxal de trouver des villes très privilégiées face à d’autres en grande difficulté sociale, au sein de l’agglomération, alors que les conceptions urbaines sont proches. Par exemple un seul quartier concentre la moitié des habitants de SQY en difficulté.

Ce chiffre ne signifie pas que tout va bien, car la crise sanitaire que nous traversons, outre ses conséquences sur notre santé physique et morale, exerce un impact encore plus fort sur les plus fragiles d’entre nous. À Montigny, comme ailleurs, les inégalités vont continuer à se creuser et les situations de détresse augmentent. Le soutien et l’aide de proximité sont essentiels, la solidarité prend donc tout son sens à l’échelle de la commune.

Dans ce contexte, les outils de pilotage et d’évaluation de l’action sociale locale, comme l’Analyse des Besoins Sociaux que sont tenus de réaliser les CCAS (Centres Communaux d’Action Sociale), sont essentiels. Pourtant, les équipes des mandats précédents ne se sont jamais emparées de cette démarche qui permet d’adapter la réponse globale aux nouveaux besoins des habitants, de définir des objectifs partagés pour une réponse sociale cohérente et efficace. Par exemple, combien de familles ont dû renoncer, à la rentrée, à inscrire leur enfant à une activité sportive ou culturelle ?

La solidarité c’est aussi soutenir les commerçants et les artisans de proximité qui souffrent de la crise sanitaire. Ne serait-ce pas le moment de changer nos habitudes de consommation, en pensant d’abord à eux pour nos achats ? Favorisons le lien humain plutôt que les plateformes internet internationales.

Une étude récente de l’ADEME montre que le commerce de proximité a l’impact environnemental le plus faible, loin devant la livraison à domicile et la grande distribution. A l’heure où le Conseil d’État demande à l’État une prise en compte réelle de l’enjeu climatique, les responsables politiques locaux ne doivent-ils pas aussi s’interroger sur leur choix de continuer à privilégier l’installation de grands centres commerciaux ?   Nous vous souhaitons de belles fêtes de fin d’année riches de rencontres, d’ouverture et de partage.

Vivien GASQ, Caroline SCAO, François ANDRE, Sonia TESSE et Guillaume BEURIOT