L’urbanisme à Montigny : des bureaux ou des arbres ?

En avril 2022, malgré 6 votes contre (les élus AIMES Montigny et un élu de la majorité), le conseil municipal a entériné une modification du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) autorisant l’ouverture à l’urbanisation d’une parcelle boisée de 8 000 m² au Bois Mouton pour y construire des bureaux. En novembre s’est tenue l’enquête publique préalable à cette modification. AIMES, en tant qu’association citoyenne, a déposé une contribution, reprise par de nombreuses personnes. Notre conclusion est sans appel : cette parcelle ne doit pas être ouverte à l’urbanisation mais classée en zone naturelle, de façon à préserver la zone humide et le bois, poumons verts et zones de biodiversité pour le quartier du Pas du Lac.

L’aménagement d’une ville est à envisager dans une vision globale de l’avenir s’adaptant en permanence aux évolutions sociétales et environnementales. Un équilibre est à trouver entre densification de la ville, rapprochement des zones d’emploi des gares et des habitations et bienfaits apportés par la présence de zones de nature en ville. Le Bois Mouton était une réserve foncière pour développer la ville selon des prévisions d’évolution des années 80. Les enjeux urbains du XXIème siècle étant bien différents, son urbanisation serait une grande perte, synonyme notamment de baisse de la qualité de l’air pour les habitants du quartier déjà soumis à une forte pollution.

Les projets élaborés depuis plusieurs années montrent que la majorité municipale n’a pas modifié sa vision de la construction d’une ville. Que ce soit à Samain, où la nouvelle rue sera semblable à ce qui se faisait il y a 40 ans – chaque maison alignée dans sa parcelle –, au Manet où aucun logement social n’est prévu, à la place Malraux où la surface plantée aurait pu être bien supérieure, au Forum de arts où un parking, finalement peu utilisé, a pris le pas sur un espace vert destiné aux enfants, ou dans chaque projet de moins grande ampleur, les espaces de nature sont sans cesse diminués, amputés. Pourtant nous en avons de plus en plus besoin : pour notre santé et notre bien-être mais aussi pour capter et séquestrer du carbone et nous protéger des îlots de chaleur.

Notre ville a besoin d’une vision politique nouvelle, se projetant sur le long terme, où les besoins des habitants priment sur la volonté de thésauriser. L’installation d’entreprises apporte certes des ressources financières non négligeables à l’heure où les contributions versées par l’État se réduisent fortement. Mais Montigny n’a pas de dettes, car une grande partie des investissements réalisés à la création de la ville nouvelle ont été portés par l’État. La commune dispose donc de marges de manœuvre beaucoup plus importantes que la plupart des autres communes. La question du levier fiscal doit aussi pouvoir être partagée avec les habitants. L’enjeu de la destruction des derniers espaces naturels urbains ne nécessite-t-il pas d’ouvrir ce débat ? La ville pourrait porter des projets plus conséquents pour améliorer la qualité de vie des Ignymontaines et Ignymontains, et transformer Montigny en une ville de demain, vivante et adaptée au changement climatique.

Vivien GASQ, François ANDRÉ, Sonia TESSÉ, Guillaume BEURIOT et Claire LAVENANT.

Ressources

Contribution d’AIMES à l’enquête publique du PLUi de SQY

Tribune de Mai 2022 avec la retranscription des débats du conseil municipal du 13 avril 2022

Modification du PLUi de SQY : documents de l’enquête publique

Article d’Actu78 sur le sujet