Construire la ville aujourd’hui

Construire une rue, un quartier en 2021 n’a rien à voir avec l’urbanisme des années 80. Aujourd’hui nous savons faire différemment tout en offrant une meilleure qualité de vie. Pourtant, la municipalité a acté, lors du dernier conseil municipal, la création d’un lotissement, autour du pôle petite enfance Samain, qui reproduit cet urbanisme désuet et se contente de respecter une réglementation thermique qui date de… 2012 !

Regardons les projets qui sortent dans d’autres villes et répondent aux défis climatiques et sociaux.

Tout d’abord, la voiture et les garages sont situés à l’entrée de la rue qui devient un espace piéton, ainsi la rue centrale bitumée avec ses trottoirs n’a plus lieu d’être. Seules les surfaces permettant la circulation des poussettes et des fauteuils, l’accès aux pompiers et camions de déménagement sont imperméabilisées. Les eaux de pluie sont infiltrées directement sur la parcelle. Habitats collectifs et individuels, propriétaires et locataires, se mêlent dans des proportions harmonieuses. Des lieux collectifs sont pensés, qu’ils soient extérieurs comme un jardin potager collectif, ou intérieurs comme une salle permettant de se retrouver, un studio pour recevoir familles et amis, un atelier pour les outils communs, une buanderie, etc. Le béton n’y est plus roi, la part belle est faite aux matériaux biosourcés à faible empreinte environnementale. Les constructions sont pensées sur des principes bioclimatiques (orientation nord/sud par exemple). Ainsi, la mise en place de la Règlementation Environnementale 2020 pour chaque bâtiment coule de source et ne nécessite pas un effort financier démesuré, contrairement à ce qu’affirme le maire.

Construire en 2021, ce n’est pas se contenter de reproduire ce qu’on a toujours fait, parce qu’on y vit bien aujourd’hui. Ce n’est pas tenable pour le monde qui nous attend (+ 2°C minimum de réchauffement climatique avant la fin du siècle). Nous ne pouvons nous contenter ni d’un panneau photovoltaïque de 2 m² par habitation, ni de 35 % d’espaces verts. Le monde de demain exige que nous pensions autrement nos rapports à la ville et à l’habitat. Avec une première adjointe déléguée à la transition écologique, aux finances et à la commande publique, nous attendons mieux. Ce n’est pas parce qu’une consultation a été lancée lors du mandat précédent qu’elle ne peut pas être réinterrogée. Les professionnels de l’aménagement et de la construction s’adaptent à la demande des élus. À Montigny, une nouvelle fois, la municipalité a loupé le coche !

Vivien GASQ, Caroline SCAO, François ANDRE, Sonia TESSE, Guillaume BEURIOT