La construction de bureaux a-t-elle encore un sens ?

Le printemps est là. La nature s’éveille à grande vitesse, poussée par des températures au-dessus des normales saisonnières, conséquence du réchauffement climatique. L’absence de pluie commence à se faire sentir, la sécheresse est déjà là dans une grande partie du territoire français. Nous devons œuvrer à la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre pour limiter cette évolution et nous devons adapter nos territoires à ces changements afin de rendre supportables les épisodes de chaleur à venir. Ainsi, dans les zones urbaines denses, nous devons préserver les îlots de nature en pleine terre et augmenter leur nombre afin de créer des îlots de fraîcheur, vitaux en période de canicule.

Pourtant, la mairie ouvre à l’urbanisation une parcelle boisée du Bois Mouton (quartier du Pas du Lac) afin d’accueillir potentiellement les bureaux d’un grand compte, déjà implanté sur le territoire de l’agglomération. À l’heure de la généralisation du télétravail et des « flex-office », la construction de nouvelles surfaces de bureaux est un non sens d’autant plus que le projet immobilier attenant au vélodrome est toujours en suspens. Par ailleurs, la construction neuve consomme beaucoup d’énergie « grise » pour produire et mettre en œuvre les matériaux nécessaires, alors qu’il y a de nombreux bureaux à rénover sur la ville et l’agglomération. À l’image de l’ancien “immeuble international” rénové pour accueillir des logements et des bureaux, pourquoi ne pas privilégier uniquement la rénovation d’immeubles de bureaux existants ?

Nous n’acceptons pas qu’une fois encore, les enjeux économiques l’emportent sur l’urgence environnementale et nous ne sommes pas les seuls. Lors du conseil municipal du 13 avril 2022, ce projet a été débattu et a rencontré une forte opposition qui a transcendé les clivages habituels entre majorité et minorité. Le déséquilibre de l’écosystème et la perte des services écosystémiques 1 causés par la destruction de ce bois, zone de nature aux portes de l’hypercentre, ne seront pas compensés par la destruction du parking de la parcelle voisine (respect de la règle du ZAN : Zéro Artificialisation Nette), ou tout du moins pas avant 30 à 40 ans.

Nous n’avons plus ce temps là. Le GIEC a été clair, il reste 3 ans pour inverser la tendance. Il est plus que temps de changer notre manière de penser le territoire, il en va de la responsabilité de nos élus.

Carte localisation Bois Mouton
Le bois mouton au printemps : une grande diversité floristique abritant de très nombreux oiseaux

Résumé des échanges en conseil municipal

La résolution concerne une modification du plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) pour l’ouverture à l’urbanisation d’une zone actuellement classée à urbaniser (AU) de 7,5 hectares. L’objectif est notamment d’urbaniser une parcelle au bois mouton, le reste de l’emprise foncière concernant la RD 10 et la voie ferrée. Le bois mouton est divisé en 2 parcelles, l’une est occupée par les anciens bureaux d’AREVA, aujourd’hui occupés par ORANO, l’autre est une zone naturelle boisée de 8 000 m². L’ouverture à l’urbanisation concerne la parcelle boisée. La mairie profite d’une modification du PLUi demandée par d’autres communes pour des modifications de zonage sur leur territoire.

Dans sa présentation, Philippe Moigno précise que « cette dernière parcelle constitue une attractivité et un dynamisme du territoire de Saint Quentin puisque la demande de surface tertiaire est toujours supérieure à l’offre. Cette empreinte foncière représente une des dernières opportunités sur ce secteur. Elle correspond aussi à des besoins tertiaires pas toujours présents sur la ville nouvelle en terme de surface cumulée de bureau ainsi que des restructurations attendues par les grands comptes qui sont présents sur notre territoire. »

Suite à nos questions, le maire a précisé ses intentions sur le devenir de cette parcelle. L’objectif est de proposer une surface à bâtir suffisamment importante pour accueillir un « grand compte », c’est à dire une entreprise qui a besoin d’une surface relativement importante pour accueillir de nombreux salariés. Il y a très peu de terrains de ce type sur l’agglomération qui soient à proximité d’une gare. Aujourd’hui, un grand compte se trouve intéressé par cette implantation, c’est pourquoi il faut ouvrir à l’urbanisation cette zone foncière identifiée comme urbanisable et non comme une zone naturelle.

Nous nous interrogeons sur cette ouverture à l’urbanisation alors que les terrains voisins du vélodrome ne sont toujours pas construits (difficultés liées au réseau de gaz et à des projets non satisfaisants pour la ville et l’agglomération selon les explications données par la mairie). Par ailleurs, nous sommes sceptiques quant à l’opportunité de créer des nouvelles surfaces de bureaux. La pandémie a accéléré la généralisation du télétravail et du flex-office. Ainsi, pour un même nombre de salariés, les surfaces de bureaux diminuent. De nombreux bâtiments sur le territoire pourraient accueillir des grands comptes mais ils doivent être rénovés.

Nous regrettons que le projet pressenti soit de détruire le bâtiment actuel et le bois attenant, même si le principe du ZAN (Zéro artificialisation nette) est respecté. Le maire a longuement insisté sur ce point en précisant « qu’on utilise soit la surface qui est déjà artificialisée soit si on fait à côté et bien on désartificialise la partie qui est à côté ». Pourtant, il reste de moins en moins de zones naturelles, non artificialisées, sur le territoire de la ville. Les arbres, dont des chênes centenaires, qui seront abattus mettront plusieurs dizaines d’années à repousser. La biodiversité qui s’est implantée naturellement sur la parcelle, aussi bien les animaux que les plantes, sera remplacée par des espaces verts décoratifs, beaucoup moins riche. C’est pourtant aujourd’hui, surtout aussi près d’une zone urbaine, que nous avons besoin de tous les services que la nature peut nous rendre : qualité de l’air, gestion de l’eau, santé, bien-être, etc.

Une désartificialisation et une replantation ne compenseront JAMAIS la destruction d’un espace naturel et la coupe de vieux arbres. Désartificialiser et planter c’est bien, ne pas artificialiser et ne pas couper c’est mieux.

Présentation de la résolution par Philippe MOIGNO, conseiller municipal

“Modification de plan local d’urbanisme intercommunal dénommé PLUI pour l’ouverture à l’urbanisation d’une parcelle dénommée bois mouton.

C’est une parcelle que vous avez pu identifier sur les documents qui étaient joints, près de la gare près de la voix SNCF. En rappel, il s’agit d’une compétence foncière de SQY et donc la ville de Montigny est consultée préalablement à cette opération. La révision du PLUI sera rendue nécessaire et se sont 7.5 hectares près de la gare qui constituent une réserve foncière pour le développement économique de notre territoire.

Donc bien sûr cette dernière parcelle constitue une attractivité et un dynamisme  du territoire de Saint Quentin puisque la demande de surface tertiaire étant toujours supérieure à l’offre, donc cette empreinte foncière représente une des dernières opportunités sur ce secteur. Elle correspond aussi à des besoins tertiaires pas toujours présents sur la ville nouvelle en terme de surface cumulée de bureau ainsi  que des restructuration attendues par les grands comptes qui sont présents sur notre territoire.

Donc il est demandé au conseil municipal de donner un avis favorable à l’approbation de l’utilité d’ouverture à l’urbanisation de cette zone AU du bois mouton.”

Échanges suite à la lecture de la résolution

Guillaume BEURIOT, conseiller municipal AIMES Montigny (GB)

Avant que je puisse vous donner l’orientation notre vote j’aurai déjà deux questions préalables.

Il est indiqué dans le projet de délibérations : « vu le jugement du tribunal du tribunal à administratif de Versailles du 4 mai 2018 annulant partiellement ladite délibération entend qu’elle crée le secteur de taille et de capacité d’accueil limité STECAL situé dans le périmètre de l’île de loisirs ».

Est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur qu’est-ce que vient faire là cette cette décision d’annulation du tribunal de mai 2018. On aimerait en savoir un petit peu plus.

Lorrain MERCKAERT, maire (LM)

Tout simplement parce qu’à l’époque, il avait été imaginé que sur la partie nord de l’île de loisirs, du côté de l’école de voile, il puisse y avoir la création d’un petit bâtiment, d’un très petit bâtiment permettant l’accueil d’activités en lien avec les activités de l’île de loisirs et donc il avait été proposé ce STECAL, je n’ai plus la dimension du bâtiment qui était envisagé à cette époque mais c’était encore une fois un très petit bâtiment et finalement le tribunal n’a pas accepté la présence de ce bâtiment et donc ça  a annulé cette partie du document d’urbanisme.

GB : D’accord c’était une installation à vagues ou quelque chose comme ça ?

LM : Non ce n’était pas pour la piscine à vagues

GB : Non pas la piscine

LM : Non je ne crois pas que c’était la vague c’était un local pour accueillir de l’activité loisirs.

GB : Voilà c’est ça donc ça.  Ça nous amène à une question que je n’ai pas pu poser en commission parce que je n’avais pas fait attention à cette partie là du projet de délibération. Est-ce que ça veut dire que ce projet n’accueillerait pas une activité d’entreprise tertiaire classique mais une activité de loisirs.

LM : Quel projet ?

GB : Le projet dont on parle, c’est à dire le terrain serait à urbaniser mais avez vous déjà un acheteur ?

LM : En fait c’est ce qu’expliquait Philippe MOIGNO à l’instant. On a sur le territoire de Saint-Quentin-en-Yvelines besoin de pouvoir accueillir ce que l’on appelle des grands comptes c’est-à-dire les entreprises qui ont besoin de surface relativement importante parce qu’elles accueillent beaucoup de salariés. Un terrain de ce type il y en a très peu sur l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines parce que aujourd’hui évidemment quand on cherche à installer des entreprises d’importance,  ce que l’on cherche à faire c’est de les installer à proximité d’une gare pour que les salariés viennent plutôt en train, en transports en commun qu’en voiture et des terrains de ce type  il y en a peu sur le territoire puisque déjà il faut avoir une gare à proximité. Celui-là justement a été identifié il y a très longtemps, puisque aujourd’hui il est indiqué en zone à urbaniser ça veut dire que ce n’était pas une zone qui était définie comme une zone naturelle à laquelle il ne fallait pas toucher et qu’on viendrait faire évoluer, c’était une zone qui avait été définie comme à urbaniser mais sur laquelle à l’époque il n’y avait pas de projet. Quand il n’y a pas de projet, on la définit comme à urbaniser c’est à dire en attendant le projet comme à urbaniser et le jour où on a un projet on la met en zone U, zone où on peut urbaniser. Aujourd’hui nous avons un grand compte effectivement qui se montre intéressé par ce terrain là et par d’autres terrains sur le territoire et effectivement nous souhaitons puisque là nous sommes dans le cas de la modification du plan local d’urbanisme intercommunal sur lequel il y a une série de modification dans différentes communes. Le PLUI touche les sept communes historiques donc pas les 5 entrantes. Donc sur ces 7 communes, dans ce document là il y a aujourd’hui un certain nombre de modifications qui sont proposées par les différentes communes car un plan local d’urbanisme ça vit et au fur et à mesure du fil du temps, on fait évoluer par le biais de révision ou de modification et là on est dans le cadre d’une modification. et donc aujourd’hui effectivement pour pouvoir éventuellement répondre à un opérateur qui serait intéressé pour venir s’installer sur ce terrain là nous l’ouvrons à l’urbanisation

GB : Concernant ma question d’avant, j’ai compris la réponse mais ce que je ne comprends pas c’est ce que viens faire le STECAL une activité de loisir, qu’est ce que ça vient faire pourquoi vous êtes obligé de le citer dans la délibération ?

LM : C’est simplement parce que du coup ça avait annulé le PLUI, il avait fallu remodifié le PLUI. C’est  simplement un rappel historique. Ça n’a aucun lien avec la parcelle concernée par la délibération.

GB : Ok car ça venait un peu en antagonisme avec la discussion qu’on avait eu et qui était sur du tertiaire pur et pas du loisir qu’on pourrait assimiler à du tertiaire.

LM : Justement le projet sur la parcelle où avons aujourd’hui ORANO (???) et derrière on est bien sur du tertiaire pur on est pas sur du loisir. C’est pas fait pour faire du loisir.  Par contre effectivement le STECAL lui c’était pour accueillir un bâtiment en lien avec les activités de loisirs de l’ile.

GB : D’accord. Merci. Je vais donc vous expliquer pourquoi notre groupe va voter contre.

Alors comme je l’ai expliqué en commission on estime que quand il y a déjà une autre implantation proche du Vélodrôme qui ne se construit pas. J’ai eu des réponses en commission, soit et en effet vous savez tous qu’entre le pont qui passe au-dessus de l’A12 et la N10/D10 et le vélodrome, il y a ce terrain où la construction ne se fait pas. Il y a un réseau GRT gaz qui passe par là, il y a sûrement tout un tas de contraintes et j’ai compris de la réponse d’Anne-Marie Demoulin qu’il y avait des projets et les différents projets présentés n’étaient pas satisfaisants pour l’agglo et la ville. Soit et c’est vrai qu’il y a ce terrain là qui ne se fait pas.

On comprend la présence de grands comptes qui pourraient être intéressés mais pour nous ça s’oppose au développement galopant du flex office et du télétravail, les deux étant liés. Beaucoup d’entreprise s’y mettent et les mètres carrés de bureaux vont énormément se réduire en France, en Île-de-France et je pense que Saint-Quentin-en-Yvelines ne devrait pas y échapper. Je parle bien de Saint Quentin en Yvelines au sens large. Je peux comprendre que l’hyper centre soit plus attirant étant donné la présence de la gare qu’au fin fond de certaines autres communes, soit mais je pense qu’il faut essayer de le raisonner un peu plus large. C’est ce que nous pensons. Même si l’offre est supérieure à la demande et non l’inverse selon nous et que derrière on va construire et non rénover des bâtiments existants. Cela contribue à artificialiser les sols et donc ce n’est pas bon pour le climat, on estime aussi qu’il y a un certain nombre, et ça m’a été confirmé, de surfaces vides y compris sur l’agglomération donc des surfaces à louer pourquoi en construire des nouvelles même si elles sont mieux situées. Donc encourager plutôt la rénovation que la construction neuve .Et sur Montigny, on n’a plus beaucoup de terrain en friche donc ça va énormément artificialiser les sols si on regarde la surface globale de la commune. J’ajouterais aussi que, puis je vous laisse répondre, je vous dis ce que j’ai dit en commission également l’implantation oui il y a de la visibilité de par la gare de par les routes mais ce n’est pas une implantation qui nous paraît idéale au niveau du cadre de vie : on est au bord de la N10, près de l’A12 etc… Ok il y a l’ile de loisirs qui n’est pas loin. En terme de qualité de l’air on fait mieux Et sur l’artificialisation des sols évidemment ce qui se cache derrière c’est les ilots de chaleur moins on artificialise les sols, mieux les eaux s’écoulent. La proximité de la gare soit je pense qu’on met peut-être un peu trop l’accent sur la proximité de la gare est-ce que ça va vraiment même s’il faut voir global on parle souvent en d’économie au niveau de l’agglo mais ça va plus attirer des travailleurs en dehors de l’agglomération est-ce que ça va vraiment favoriser le recrutement sur ce site de saint quentinois ?

LM : Sur les mètres carrés de bureaux qu’il y a sur le territoire, oui il y en a beaucoup. Est-ce que pour autant il faut arrêter de faire des bureaux soit en rénovant soit en construisant des bureaux ? Il ne faut pas arrêter parce que vous savez aujourd’hui, vous l’avez certainement entendu on est encore avec des diminutions de la dotation globale de fonctionnement pour les communes on a eu des augmentations au niveau de la RH, vous vous rappelez on a passé ça récemment. Et on a aujourd’hui des hausses au niveau des couts de l’énergie qui sont astronomiques et quand je dis ça je le dis pour la ville, mais je le dis pour les habitants. Pourquoi je le dis pour les habitants, parce que ça veut dire que face aux hausses que nous avons au niveau budgétaire dans nos dépenses, il serait malvenu, compliqué d’augmenter les impôts pour les habitants parce que les habitants sont déjà pris à la gorge aujourd’hui par toutes les hausses qu’ils connaissent par l’inflation etc… et donc on ne peut pas augmenter Des villes le font et je le comprends mais c’est rendre la vie encore plus compliquée aux habitants malgré tout quand on fait ça. Et face à cela ce qui apporte de l’argent aux collectivités, à la communauté d’agglomération et à la commune, ce sont mètres carrés de bureau. Il faut bien se rappeler que quand on accueille des mètres carrés de bureaux on génère des recettes et on génère très peu de dépenses parce que contrairement à la population qui vient habiter sur la ville ça ne nécessite pas de crèche, d’école etc… Donc c’est vraiment des recettes qui viennent dans l’escarcelle de la commune et de la communauté d’agglo et qui profitent tous. Donc on a un réel besoin d’avoir des immeubles de bureaux sur le territoire. Il y a beaucoup de mètres carrés de bureaux qui sont vacants aujourd’hui, vous l’avez dit, vous avez raison et pourquoi ils sont vacants parce qu’une grande partie de ce patrimoine est un patrimoine obsolète. Vous avez une grande partie du patrimoine saint quentinois qui est fait d’immeubles qui ont plus d’une trentaine d’années et évidemment aujourd’hui plus personne ne veut louer ces bâtiments parce que ce sont des passoires thermiques, ce sont des bâtiments dans lesquels au niveau des réseaux pour le numérique il n’y a absolument rien et donc ce sont des bâtiments qui petit à petit vont être obligés de muter parce ils ne seront jamais reloué dans l’état où ils sont. Ca veut dire que la responsabilité de Saint-Quentin et la responsabilité de Montigny est au contraire de continuer de construire de l’immobilier de bureau neuf. On pourra répondre à ça avec deux possibilités soit de rénover du bâti existant et c’est ce que nous avons fait sur l’immeuble international, c’est une réhabilitation d’un bâtiment existant ou lorsque nous n’avons pas de bâtiment qui répondent aux besoins en mètres carrés d’une entreprise de permette la construction de ce bâtiment. C’est pourquoi nous avons proposé cette parcelle, entre autres terrains que nous avons proposé à cette opérateur, c’est parce que il n’y a aucun bâtiment de bureaux proche d’une gare qui offre les metres carrés suffisants pour accueillir cette entreprise. Sinon effectivement on pourrait regarder pour  rénover un immeuble de bureaux existants sur le territoire ce n’est pas le cas donc c’est pour ça que on a proposé cela. 

Ensuite vous évoquez le positionnement de cet immeuble de bureaux par rapport à l’autoroute A12, vous l’aurez remarqué la plupart des entreprises, des sièges sociaux qui s’installent adorent s’installer le long de ces axes routiers parce que cela leur offre de la visibilité. Il n’y a pas seulement l’accès, il y a aussi la visibilité, ils souhaitent être vus. Et donc pour eux, au contraire c’est une très très belle opportunité que ce terrain là, à la fois parce qu’il est très proche de la gare mais aussi parce qu’il est très bien situé par rapport aux axes. On le voit de la voie ferrée et on le voit de l’autoroute. 
L’autre point que vous avez évoqué qui est très important c’est l’artificialisation des sols. Dans le projet qui est travaillé aujourd’hui avec l’opérateur, vous le savez, désormais, nous avons le principe du ZAN zéro artificialisation nette ce qui veut dire que sur un projet qui sort il ne doit pas y avoir d’artificialisation supplémentaire. Donc le projet qui sera travaillé s’il vient sur la zone AU que nous classons en zone U, pour autant sur la zone qui aujourd’hui est occupé par des surfaces artificialisées nous aurons à desartificialiser pour toujours offrir le même ratio d’espace de pleine terre par rapport aux espaces construits. Et ça c’est un engagement que nous prenons, que les projets que nous aurons désormais sur le territoire soient de cette sorte. C’est la loi et c’est en plus notre volonté, donc sur le projet qui éventuellement viendra là nous serons dans ce schéma d’élaboration du projet. Ça c’est très important, on n’est pas sur un projet où on va venir en plus de la partie qui est bétonnée aujourd’hui bétonner le reste. Pas du tout, on est sur un projet où par rapport aux besoins de l’entreprise par rapport au bâtiment qui existe aujourd’hui et qui vraiment ne correspond pas, qui est vieillissant et qui vraiment ne correspond pas en terme de superficie. L’idée c’est de le démolir (bâtiment ORANO ex AREVA), de démolir le parking qui est à coté. L’idée ce n’est pas de venir construire un bâtiment supplémentaire, l’idée c’est de raser ce bâtiment là et de reconstruire un autre bâtiment qui aura une forme différente et donc avec cette forme différente le bâtiment viendra occuper des espaces qui aujourd’hui peuvent être en pleine terre, mais des espaces qui aujourd’hui sont artificialisés, demain retournerons en pleine terre. Donc c’est dans cette équilibre là que le projet est pensé et ça c’est très important donc à la fois c’est un projet qui répond en terme de développement durable au principe maintenant qui est de construire des bâtiments à proximité des gares pour éviter l’étalement urbain et favoriser les transports en commun pour les salariés et en même temps c’est un projet qui n’empiétera pas sur les espaces verts. Je pense à la pointe les 8 hectares que vous avez qui forme un triangle avec un bois au bout du bois mouton puisque là en plus, on a une zone humide et aujourd’hui une zone humide on ne peut pas y toucher donc on ne pourra pas toucher à cet espace là c’est très important. 
Et après vous avez aussi une question sur est-ce que ça va faire venir des saint quentinois, je vends un tout petit peu la mèche avec ce que je vais vous dire. C’est une entreprise qui est déjà sur Saint-Quentin et qui accueille donc beaucoup de saint quentinois. J’espère, je touche du bois, qu’on va y arriver sur ce terrain là ou sur un autre à Montigny. J’espère et quand on y arrivera, si on y arrive, je vous annoncerai la bonne nouvelle et ce sera une très bonne nouvelle et pour Montigny et pour Saint-Quentin en Yvelines voilà ce que je peux vous dire sur ce projet.


GB :  En effet, on a parlé du bâtiment AREVA et je peux vous dire que c’est pas du tout ce qui a été dit en commission donc c’est intéressant. On a parlé du bâtiment AREVA mais il n’a jamais été dit qu’il serait démoli.


LM : Tout simplement, c’est normal, on est sur un projet qui est porté à l’échelle de Saint-Quentin-en-Yvelines et aujourd’hui c’est une négociation avec un opérateur donc effectivement les informations jusqu’à encore tout récemment n’ont pas circulé et les membres du conseil municipal y compris de la majorité n’avait pas tous les éléments sur ce sujet là. je suis, je pense, un des seuls à avoir vu parce que je suis à l’aménagement à la communauté d’agglomération. Mais ces informations là n’avaient pas été données mais par contre sur le côté urbanisme puisqu’on parle de modification d’une zone dans le cadre du plan local d’urbanisme les informations vous ont été données sur les parcelles qui étaient concernées et la façon dont ça allait se passer mais encore une fois, on n’artificialisera pas les sols sur ce triangle qui se trouve sur le pas du lac. 


GB : Ce qui n’est pas clair c’est le plan.


LM : c’est normal puisque pour l’instant, on ne peut pas signifier le projet et j’insiste beaucoup aussi sur le fait que c’est une opportunité, ce n’est pas une certitude c’est-à-dire que là nous proposons à cette entreprise parmi d’autres propositions et elle retiendra peut-être une des propositions de Montigny ou une proposition ailleurs malheureusement en dehors de Saint Quentin en Yvelines. Je croise les doigts pour que ce soit, ici sur Montigny, parce que vraiment ça sera une très belle opportunité pour nous.

Pierre DEJEAN, conseiller municipal de la minorité – Montigny Solidarité, (PD)

PD : J’aimerais avoir quelques petites précisions parce que la zone qui nous est présentée sur le plan, qui est désignée par U est dite de 17 hectares et des poussières mais ça c’est la totalité de la zone ?

LM : Oui

PD : Or il y a sur cette zone, l’emprise de la SNCF, l’emprise de l’autoroute, l’emprise de la l’ex-nationale 10 qui s’appelle je sais plus comment maintenant mais peu importe, ce qui réduit considérablement la surface utile

LM : oui

PD : Donc la première question c’est : à combien estimez-vous la surface utile, pas au mètre carré quand même. La 2nde question, c’est par rapport à l’accessibilité. Parce qu’il y a effectivement un terrain, je vais dire en gros une forme de cloche au sud alors du bâtiment ex-Areva qui est à peu près accessible aussi bien en arrivée et qu’en sortie même si les routes sont étroites. Par contre, il y a d’autres zones qui sont plus entre la SNCF et la nationale 10, est-ce qu’elles sont touchées également ?

LM : Non, non absolument pas

PD : C’est uniquement la cloche qui est au sud d’AREVA

LM : C’est vraiment la parcelle en fait, quand on longe l’autoroute. C’est vraiment cette partie là qui serait concernée par le nouveau projet mais pas du tout les emprises qui sont le long de la voie ferrée, elles ne sont absolument pas concernés.

PD : D’accord. Est ce qu’il n’y aurait pas intérêt dans ce cas-là à couper cette zone en 2 et définir 2 nouvelles parcelles de manière à ce que les choses soient plus claires ?

LM : La difficulté, c’est que nous sommes pris dans une contrainte de temps. En tout cas, ce que ce que je peux vous dire à l’échelle de ce mandat, parce que je peux pas garantir de la suite évidemment, ce que je peux vous dire à l’échelle de ce mandat c’est qu’il n’est pas question pour nous d’urbaniser les espaces dont nous parlons là, excepté ce que je viens d’évoquer pour le bâtiment pour lequel je ne sais pas vous dire le nombre de mètre carré exact parce qu’il n’est pas encore complètement arrêté aujourd’hui. Mais vous dire simplement encore une fois, insister sur le fait que si on construit un peu plus à côté, on construira un peu moins sur la parcelle qui aujourd’hui est déjà artificialisée, ça j’insiste beaucoup là-dessus et sur l’engagement, c’est la loi de toute façon, mais c’est aussi notre volonté qu’aujourd’hui on n’aille plus sur de l’artificialisation des sols et qu’on utilise soit la surface qui est déjà artificialisée soit si on fait à côté et bien on désartificialise la partie qui est à côté.

PD : Donc grosso modo ça représente, vue de nez d’après le plan, un peu moins que la surface actuellement d’AREVA

LM : Rajoutez la surface de parking qui se trouve à côté qui est artificialisé, en fait tout l’espace que vous avez le long en fait de l’avenue du pas du lac. Aujourd’hui, c’est toute cette parcelle qui est déjà construite soit par un bâtiment soit par du bitume, c’est ça dont je parle.

PD : Je connais bien j’ai eu le plaisir, ou pas d’ailleurs, d’y travailler quelques années de ce côté-là.

Bruno BOUSSARD, conseiller municipal de la majorité

J’ai abordé ce point avec monsieur le maire et je lui ai fait part de mon désaccord. Bien évidemment je comprends tous les arguments qu’il a repris ce soir devant vous. En tant qu’élu de la ville je comprends les difficultés du fait du désengagement de l’état, des nouveaux prélèvements et de saisir des opportunités pour pallier ces soucis. Mais je suis aussi un élu de proximité et puis avec peut-être une sensibilité environnementale un peu importante. Sans refaire l’histoire, je voudrais préciser que – vous vous souvenez pour beaucoup d’entre vous- que de nombreux élus étaient opposés au prolongement de l’autoroute A12. Alors je n’étais pas tout à fait d’accord, sur le principe, toutefois j’ai suivi l’avis de mes collègues et j’ai voté avec eux. En rappelant malgré tout que tous les habitants de l’agglomération étaient contents de passer sur le petit tronçon d’autoroute au droit du pas du lac au détriment de quelques résidences, enfin au détriment des habitants du pas du lac et notamment de deux résidences. Alors avec cette argumentation la ville a pu décider l’agglomération à faire des travaux, la ville d’ailleurs a mis 500 000 dans l’opération. Aujourd’hui le résultat n’est pas tout à fait satisfaisant. Il l’est pour une résidence, pour une autre ça n’a pas apporté d’amélioration. C’est déjà un premier point. Et dans le second point c’est que dans la partie air du PCAET il est recensé que c’est le seul quartier de Montigny qui subit la pollution de l’air. Donc ça commence à faire un peu beaucoup pour les habitants du pas du lac. Et d’ailleurs récemment le préfet de région a demandé le recensement des actions des communes ayant un impact positif sur la qualité de l’air. En tant qu’élu de la ville mais aussi de quartier, j’aimerais que l’on préserve ce poumon vert et cet îlot de fraîcheur qui fait lui 2 hectares, parce que la zone, tout à l’heure il y a eu une petite coquille, c’était pas 8 ha préservés, c’était 8000 m². Du coup sur ces deux hectares partiellement marécageux il existe aujourd’hui un boisement ancien qui a une quarantaine d’années, avec des chênes, des peupliers et des frênes, des sycomores. On a certains beaux sujets qui font plus de 20-25 mètres. Du coup dans la ville on s’aperçoit qu’on a du mal à conserver les arbres, il faut souvent argumenter auprès des habitants pour essayer de les préserver, et pour autant on est parfois obligés d’en couper parce qu’il y a des gênes pour des habitants, pour des équipements qu’ils soient publics ou privés. Là pour un coup les arbres ne posent pas de problème parce qu’ils sont en plein milieu de la nature, je trouve un petit peu regrettable de devoir taper là dedans. Et je me dis une chose. Plutôt que de se servir – ça m’est venu après, on n’a pas abordé ce point là – c’est que plutôt que de se servir de ce bois, je préférerais qu’on modifie le PLU pour augmenter la hauteur de l’empreinte sur l’ancien site AREVA euh AREVA ORANO. Par contre moi j’ai pas de souci sur la parcelle le long de la voie ferrée qui est de la végétation basse, et je me dis que, comme l’a proposé monsieur Dejean, mais lui c’était plutôt pour préserver ce qui est le long de la voir ferrée, alors que moi ça serait pour préserver euh faire le contraire, occuper les friches le long de la voie ferrée et préserver ce bois qui est un poumon pour le quartier. Alors moi j’avais pas mal d’espoir parce que depuis plusieurs années il y a une prise en compte de l’environnement, qui s’est traduite à différents échelons. Il en a été aussi de même à Montigny puisqu’il y a eu une délégation transition écologique qui a été créée, confiée à Catherine Bastoni la première adjointe, ce n’est pas rien non plus, et puis une collaboratrice a été recrutée. Il y a aussi plusieurs années on a su dans le quartier du Village créer un verger pour calmer les tentations des promoteurs, du coup j’attendais une même volonté politique de l’équipe municipale, et puis la même délicatesse pour ne pas sacrifier ce quartier.

Vote

6 votes contre :

  • AIMES Montigny : Vivien GASQ, Caroline SCAO, François ANDRE, Sonia TESSE et Guillaume BEURIOT
  • Montigny Ensemble : Bruno BOUSSARD

33 votes pour : le reste du conseil municipal

Pour aller plus loin

L’article paru dans actu78 : ICI

Vidéo du conseil municipal – sujet traité à partir de 25min20

1. Services écosystémiques : ce sont les bénéfices que les humains retirent des écosystèmes. Ces services sont par exemple la production de l’oxygène de l’air, l’épuration naturelle des eaux9, la biomasse qui nourrit les animaux domestiqués, pêchés ou chassés, l’activité des pollinisateurs dans les cultures et celle des organismes qui produisent et entretiennent l’humus, la séquestration naturelle de carbone dans le bois, les sols, les mers et le sous-sol, ou encore le recyclage permanent des nutriments et de la nécromasse par les animaux, champignons et bactéries10. On y inclut parfois les aménités offertes par la nature comme la beauté des paysages. (source : Wikipédia)

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