La démocratie participative réduite à la façade

Nous sommes en période pré-électorale. En pratique, l’information municipale reste légitime mais ne doit pas se transformer en un outil de promotion électorale au profit des élus en place. Le maire connait bien ses droits, et il ne cesse de le dire, en réunion publique ou dans le journal municipal.

Mais qu’en est-il pour la minorité ? Elle ne peut faire de promotion d’un éventuel programme, ni de bilan, non par respect d’une réglementation mais du fait de la loi régissant le scrutin municipal. En effet, cette loi, qui, avec la prime majoritaire, accorde à l’équipe gagnante un pouvoir absolu, avec environ 3/4 des conseillers municipaux, laisse peu de place à une opposition constructive.

En revanche, il est possible d’évoquer les projets en cours ou déjà annoncés. Le projet de réaménagement de la place Jacques Cœur à la Sourderie, qui se voulait un exemple de démocratie participative, en devient une caricature. Les étapes précédentes de pseudo-consultations, qui devaient permettre aux habitants d’exprimer leurs souhaits, de réfléchir à l’avenir de la place et de co-construire le projet, ont finalement juste servi à montrer les idées d’aménagement de l’équipe municipale. Après plus d’un an de silence, lors de la dernière réunion publique le maire a dû répondre aux questions concrètes des habitants du quartier. Il a indiqué que les échanges avaient continué avec les commerçants, uniquement ceux de la place, qui sont maintenant majoritairement d’accord sur le projet. Le promoteur a été sélectionné et doit les rencontrer d’ici la fin d’année pour finaliser leurs besoins et leurs contraintes, mais toujours sans les habitants du quartier.  L’aménagement prévoit également une maison de quartier et 90 logements. 

Mais où sont la démocratie participative et la concertation dans ce processus ? Ah si, les habitants auront peut-être leur mot à dire sur le choix de la couleur de la façade !

Nous serons donc limités dans les sujets à aborder dans cette tribune. Mais parce que nous croyons à la force de la démocratie, nous continuerons à écrire chaque mois, avec force et conviction.

Vivien GASQ, François ANDRÉ, Sonia TESSÉ, Guillaume BEURIOT et Claire LAVENANT
AIMES Montigny – aimes78.fr