Montigny une ville en bonne santé ?
Au moment de l’émergence de la ville nouvelle il y a 40 ans, Montigny était présentée comme la «ville la plus jeune de France». Mais les enfants ont grandi, et, contrairement aux prévisions de ceux qui avaient dessiné la ville, de nombreux Ignymontains arrivés à ce moment-là ne sont pas repartis. Beaucoup ont préféré vieillir dans la ville où ils ont vécu une grande partie de leur vie.
Cette profonde évolution de la démographie vers une population plus âgée pose la question de l’émergence de nouveaux besoins, dont la construction de nouveaux logements pour accueillir des jeunes couples, ne serait-ce que pour conserver la population actuelle et relancer une dynamique qui s’est essoufflée depuis 20 ans. Nous y reviendrons dans une prochaine tribune.
Cette évolution soulève aussi la problématique de l’offre de santé sur la commune : comment accompagner le mouvement, en apportant les soins dont les habitants ont besoin ? Est-ce que l’organisation actuelle est suffisante ?
La majorité municipale l’écrivait dans sa tribune du mois dernier, 75% des Ignymontains ont un médecin traitant déclaré. Est-ce satisfaisant ? Si l’on compare aux statistiques nationales, la réponse est non. Selon un rapport sénatorial, 89% des français avaient un médecin traitant en 2022. 75% c’est donc peu ! Les Ignymontains seraient-ils moins malades que la majorité des Français ? Ou n’y aurait-il pas suffisamment de médecins généralistes pour répondre aux besoins ?
Qui n’a pas un exemple de recherche ardue de remplacement de son médecin généraliste parti à la retraite ? Ou d’un spécialiste dont le nombre à Montigny est souvent insuffisant ?
Même si le maire annonce l’arrivée prochaine de deux cabinets médicaux, nous sommes très inquiets : tous les ans, de nouveaux médecins partent à la retraite, et c’est particulièrement intense sur un territoire où les arrivées ont été massives dans les années 80.
Le débat national en cours montre que les réponses ne sont pas simples. La maison de santé pluriprofessionnelle universitaire Jacques Prévert est une bonne base, mais elle ne peut pas compenser le déficit annuel d’étudiants formés. Sur la santé comme sur tant d’autres sujets, la méthode Coué et l’autocongratulation habituelles atteignent vite leurs limites : non, il ne suffit pas de dire que nous faisons tout ce qui est possible et que nous sommes meilleurs que les villes voisines, pour que la demande des Ignymontains rencontre une offre à la hauteur ! Et la présence proche d’une faculté de médecine ne résout en rien notre offre de santé. Le chiffre de 75% devrait interpeller.
Pourquoi ne pas ouvrir un débat citoyen sur ces questions fondamentales pour les habitants : quel avenir, quels équipements et quels services en 2030 pour les Ignymontains ?
Vivien GASQ, François ANDRÉ, Sonia TESSÉ, Guillaume BEURIOT et Claire LAVENANT