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Pourquoi composter ?

Rendre à la terre une partie des nutriments qu’on y a prélevés.

Réduire significativement les quantités de déchets ménagers par foyer. Le compostage contribue à alléger ses poubelles et donc le coût du ramassage des ordures ménagères pour les collectivités. En espérant que cette diminution soit répercutée sur les taxes…

Produire son propre amendement naturel et gratuit, à la portée de tous. Grâce à votre compost, plus besoin de faire appel à des engrais de synthèse dont la fabrication est énergivore, coûteuse et polluante.

L’aventure du compostage collectif

Vous habitez en appartement, vous trouvez très chouette l’idée de composter les déchets alimentaires, mais vous ne souhaitez pas pour autant la compagnie des vers d’un lombricomposteur dans votre salon ? Ne désespérez pas, il y a une solution : le compostage collectif.

Le compostage collectif crée du lien social. Il permet aussi de susciter la curiosité des habitants, y compris les plus jeunes, sur ce qui concerne la vie du sol et plus globalement le cycle de la vie.

Quelles sont les conditions nécessaires à la mise en place d’un compostage en habitat collectif ?

  • Un noyau de personnes motivées pour initier et animer l’activité de compostage, à l’échelle d’une résidence avec des espaces verts ou bien d’un quartier. Il faudra ensuite fédérer une dizaine de foyers autour du projet. L’expérience montre qu’une fois les composteurs installés, les effectifs ont tendance à s’étoffer.
  • Un vote favorable en assemblée générale des copropriétaires.
  • 2 ou 3 personnes qui acceptent de devenir « référentes compost » vis-à-vis de SQY. Elles seront mises en contact avec une association qui va les former, les aider à déterminer l’emplacement des composteurs, les appuyer dans les réunions d’information des résidents, et, pendant une année les épauler dans la conduite du compost. SQY fournit les composteurs, les seaux individuels pour stocker ses épluchures en attendant de les déposer dans le composteur, et du petit matériel nécessaire à la conduite du compost. Le rôle des référents est déterminant car ce sont eux qui vont assurer la conduite et la pérennité du projet.
  • Un média de communication pour informer et inviter aux évènements qui ponctuent la vie du compost, pour répondre aux questions existentielles telles que « est-ce que je peux mettre une coque de noix de coco ?», pour rappeler les consignes le temps que tout le monde se les approprie (exemple : les infusettes de thé, oui, mais sans les agrafes ni les étiquettes qui vont souvent avec)…
Composteurs en service depuis quelques années dans une résidence du quartier des près
Composteurs en service depuis quelques années dans une résidence du quartier des Prés

Comment échanger et argumenter avec les réfractaires au projet ?

Tout le monde n’a pas envie d’avoir un composteur dans sa résidence ! Voici quelques arguments fréquents, et les réponses que l’on peut apporter, en se basant sur l’expérience des personnes qui depuis de nombreuses années installent des composteurs collectifs et assurent le suivi :

“Le compost va attirer les rats” : oui malgré la grille anti rongeurs il est possible que le composteur attire des rats ou autres animaux plus ou moins désirables. Mais le fonctionnement même du composteur va vite les faire fuir : ils seront régulièrement dérangés par les personnes qui viennent vider leurs déchets, par les retournements hebdomadaires… Et en général, les rats sont présents avant les composteurs…

bac avec grille de protection anti-rongeurs en cours de montage
Bac avec grille de protection anti-rongeurs en cours de montage
 

“Ça va sentir mauvais !” : ce qui sent mauvais dans un compost, c’est surtout les restes de viande, de poisson, les litières d’animaux… toutes choses que l’on s’interdit d’introduire dans les composteurs collectifs. Pas de crainte à avoir donc, aucune odeur ne s’échappe des composteurs. Le compost mûr est très légèrement odorant à l’utilisation, son odeur se rapproche de celle des sous-bois.

Le risque de vandalisme : jusqu’à présent, c’est rarissime – et les installateurs commencent à avoir une bonne expérience dans ce domaine. Au pire, c’est que le lieu n’est pas bien choisi, et il est toujours possible de déplacer les bacs au bout de quelque temps. 

“Je ne veux pas voir ces trucs laids et qui vont attirer du monde sous mes fenêtres” : là, rien à argumenter… c’est pour cette raison qu’un temps de dialogue et qu’un vote en assemblée générale sont indispensables (au-delà de l’aspect légal). Il faudra trouver un compromis sur l’endroit.

Le compostage au jour le jour : comment ça se déroule ?

Le projet a été validé en assemblée générale, il y a assez de personnes intéressées, les référents sont enfin formés, les bacs ont trouvé leur place. Chaque volontaire a obtenu un petit seau vert ( « bio seau » pour les intimes). Y’a plus qu’à perdre le réflexe de jeter ses trognons de pomme à la poubelle normale ! Et hop, voilà un bel engrais pour nourrir les plantations de la résidence ! Euh… En fait, non, c’est pas tout à fait comme ça que ça se passe.

Un bio seau
Un bio seau

Le processus de décomposition des végétaux est un processus naturel qui prend un temps certain. Et si quand on a un grand jardin on peut se contenter de jeter ses épluchures sur le tas de fumier, dans le cadre d’un compostage en bac, c’est différent. Pour obtenir un compost digne de ce nom, c’est un peu technique – c’est d’ailleurs pour cela qu’on forme les référents au rôle de « maîtres composteurs ».

Une visite de surveillance hebdomadaire s’impose. Prise de température (au début, ça doit chauffer ! Jusqu’à presque 60°C!). Surveillance du degré d’humidité, ni trop humide, ni trop sec. Brassage (« retournement ») qui permet d’apporter l’oxygène nécessaire, et aussi de déranger les locataires plus ou moins bienvenus (on pense souvent aux rats, mais on peut aussi avoir la surprise de la découverte d’animaux totalement inoffensifs, comme par exemple un bel orvet doré). Élimination des éventuels éléments indésirables (c’est rare) et découpe des morceaux trop gros (plus fréquent)…Un groupe se crée autour de quelque chose d’aussi peu « sexy » qu’un mélange d’épluchures, de bois broyé et de lombrics et rigole en découpant des peaux de banane qu’un étourdi a jeté entières…

Au bout de quelques mois, inévitablement, un problème se pose : le bac est plein mais les déchets les plus récents ne sont pas assez décomposés. On procède alors à un changement de bac. Le compost en formation est mis à l’abri dans un autre bac, appelé bac de maturation, où le processus continuera quelques mois : il faut entre 9 mois et un an pour bénéficier d’un compost mûr .

Avant utilisation, on va tamiser le compost. Là, on a besoin de monde! Celles et ceux qui ont gardé leur âme d’enfant s’extasient devant ce miracle de la nature : épluchures de pommes de terre et peaux d’orange sont devenus une belle terre bien noire, qui sent bon le sous-bois, et grouillante de vie (on pense aux lombrics, mais ils ne sont pas les seuls organismes à participer à la formation du compost). Les lombrics retournent dans le bac de compostage. Les noyaux de mangue ou d’avocat qui ont germé sont, au choix, mis en pot ou bien découpés pour continuer leur décomposition.

Opération tamisage
Opération tamisage, pour les volontaires uniquement !!

On pourra utiliser le compost récolté pour fertiliser les espaces verts de la résidence ainsi que les jardinières des balcons. 

Chacun vient selon ses convenances participer à ces rituels créateurs de lien social.  Souvent, boissons de saison et gourmandises sont de la partie. Un composteur n’est pas une « poubelle » mais un bien commun!
Nous espérons vous avoir donné envie de tenter l’aventure. Dans votre résidence, ou bien, pourquoi pas, votre quartier, via votre conseil de quartier ou bien un GAP de AIMES ?

Pour aller plus loin

Les 4 février et 4 mars vous pourrez en savoir plus lors d’un atelier « découverte du compost » animé par Tony à la maison de quartier des Prés. Ouvert à tous, de 12h15 à 13h30.

Pour connaitre les modalités d’obtention d’un composteur : https://www.saint-quentin-en-yvelines.fr/fr/services-et-vie-pratique/gerer-ses-dechets/obtenir-un-composteur

Cet article a 3 commentaires

  1. tonyldy

    Bonjour,
    Je vous remercie pour cet article qui j’espère fera beaucoup beaucoup d’émules !!!!!!
    Merci de m’avoir cité en fin d’article , ca fait plaisir !!!!!!!
    😉

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